Le « workism »

Le workism

1Le workism (à ne pas confondre avec le wokism) désigne cette croyance selon laquelle notre travail doit être au centre de notre vie et nous définir en tant que personne, bien au-delà de sa simple fonction économique. Il se distingue du workaholism (l’addiction au travail) qui relève du comportement.

2Ce terme a été proposé par Derek Thompson, journaliste américain, dans son article Workism Is Making Americans Miserable (The Atlantic, 2019).

Le workism, c’est la pensée que, non seulement le travail est nécessaire à la vie économique, mais qu’en plus il doit être au centre de notre identité et que c’est lui qui donne du sens à nos journées. Cela inclut l’idée que le bien-être humain passe donc nécessairement par davantage de travail  — Derek Thompson

3Cette croyance est d’autant plus renforcée que les jeunes élèves au moment de choisir une formation entendent de plus en plus souvent cette injonction de choisir un “métier de passion”. Une étude du Pew Research Center montre que 95 % des adolescents américains considèrent qu’avoir un métier qu’ils aimeraient, est extrêmement ou très important pour eux.

Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour dans ta vie. 

Confucius

4Le workism conduit à confondre la vie professionnelle et la vie “tout court”. Le paradoxe ? Alors que la durée du travail baisse depuis 1950, le workism s’étend et le travail prend de plus en plus d’importance dans la perception de soi.

5Le temps de travail moyen annuel dans les pays de l’OCDE était de 1 687 heures en 2020 (2 237 heures au Mexique et 2 163 heures en Corée du Sud).

6En Europe, le temps de travail ne cesse de diminuer : par exemple, en Allemagne et aux Pays-Bas, le volume horaire par employé a baissé de 40 % entre 1950 et 2012. Nous travaillons en moyenne environ 1 400 heures par an. 

7Reste à savoir comment sont comptées ces heures. Les “heures supplémentaires” des cadres sont rarement prises en compte. Par ailleurs, les entrepreneurs, free-lance et autres professions libérales sont les premières victimes du workism car ils subissent la pression incessante du pire des patrons : eux-mêmes… sans parler du regard des autres. 


La leçon à tirer

Il ne faudrait pas mélanger les choux et les carottes, un job et le sens de la vie… 

Pour aller plus loin


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