Bellingcat

Bellingcat

1Bellingcat est un collectif indépendant de chercheurs, enquêteurs, journalistes, citoyens, utilisant pour leurs investigations des données accessibles à tous sur Internet et les réseaux sociaux : bases de données, photos, vidéos, données personnelles non protégées, géolocalisation, etc. Ce type d’analyse relève de l’Osint (open source intelligence).

2Ce groupe a été créé en 2014 par Eliot Higgins, blogueur britannique autodidacte, qui s’est formé au fur et à mesure de ses recherches, notamment sur les armes utilisées dans la guerre en Syrie. 

3L’objectif de Bellingcat est de faire la lumière sur des faits que les gouvernements ou institutions ne veulent pas ou ne peuvent pas investiguer. 

4L’équipe est à dimension variable : une trentaine d’employés dont vingt enquêteurs, une quarantaine de bénévoles et des partenaires tels que Le Monde, Der Spiegel, CNN… Bellingcat peut aussi utiliser le crowdsourcing, en faisant appel au public pour  l’aider à identifier, authentifier, préciser certaines données.

5À but non lucratif, Bellingcat fonctionne avec un budget d’environ deux millions d’euros dont un tiers est apporté par les formations que ses membres dispensent à d’autres journalistes et professionnels. Bellingcat n’acceptant plus d’argent provenant de gouvernements, le reste est fourni par des organisations privées. Chacun peut d’ailleurs faire un don sur leur site. 

6Quelques conclusions d’enquêtes marquantes, liste loin d’être exhaustive : 

  • Des armes chimiques et des armes à sous-munitions ont été utilisées contre des civils en Syrie en 2014 et 2016.
  • En 2014, le missile ayant abattu l’avion de ligne MH17 a été tiré depuis une base militaire russe. 
  • Les empoisonneurs de Sergei et Yulia Skripal en Angleterre en 2018 sont deux agents du GRU (renseignement militaire russe). 
  • Le FSB (service de sécurité russe) est responsable de la tentative d’empoisonnement de l’opposant russe Alexei Navalny en 2020.

7Rien d’étonnant donc à ce que Bellingcat s’attire les foudres de la Russie et de Vladimir Poutine qui l’a déclaré “indésirable”. Encore plus prévisible : inutile de chercher longtemps (ni même de chercher du tout) avant de tomber sur des pages expliquant que Bellingcat est une émanation des services britanniques, financée par Soros, la CIA et les Gafam. Il ne manque plus que le diable.

La leçon à retenir 

Avec de l’intelligence, de la solidarité, de l’obstination et beaucoup de courage, on peut faire plus qu’on ne le croit souvent. 

Pour aller plus loin 


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