Le “green script” d’Alfred Hitchcock

Le “green script” d’Alfred Hitchcock

1 Bien sûr, on ne présente plus Alfred Hitchcock, maître incontesté des scénarios à couper le souffle : une cinquantaine de films dont une majorité de chefs-d’œuvre, quarante-six nominations aux Oscars et surtout un final – Psychose – qui, soixante ans plus tard, nous donne encore des sueurs froides…

2 En revanche, sa technique de double scénario est beaucoup moins connue, alors qu’elle peut nous en apprendre beaucoup sur la façon de captiver un public, que ce soit en présentation, en entretien d’embauche ou… dans une salle de cinéma.

3 Pour chaque film, Alfred Hitchcock travaillait sur deux scénarios distincts : le scénario bleu et le scénario vert (« blue script, green script »).

  • Le scénario bleu contenait tous les éléments traditionnels d’une histoire : personnages, dialogues, rebondissements, instructions de tournage… 
  • Le scénario vert, plus original et moins fonctionnel, détaillait chacune des émotions que devaient ressentir les spectateurs lors d’une scène. 

4 Pour chaque scène, Hitchcock se demandait : « does the shot sell? ». La scène provoque-t-elle l’émotion escomptée, telle que décrite dans le scénario vert, véritable fil conducteur “émotionnel” ? 

5 Car, aux yeux d’Hitchcock, son film n’était réussi que si le public ressentait exactement ce qu’il avait prévu, au moment où il l’avait prévu. Pour lui, c’est dans le cerveau du spectateur, plus que sur l’écran, que se joue le succès d’un film.

6 Ce secret de fabrication bien gardé peut s’appliquer à chaque fois que nous préparons une intervention. En rédigeant nos propres « green scripts » et en anticipant les émotions que nous souhaitons provoquer, nous pouvons être plus convaincants et “vendeurs”. Hitchcock nous rappelle une évidence : c’est dans la salle bien plus que sur l’écran que tout se joue.

« People will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel. » Maya Angelou

7 Le « green script » d’Hitchcock s’inscrit dans une tendance bien connue : l’émotion comme force majeure de conviction. On veut que l’on nous raconte des histoires, que l’on nous surprenne, que l’on nous fasse passer par tous les sentiments… Surtout que l’on nous évite l’ennui !


La leçon à retenir

On achète des histoires, des émotions… Pas des produits ou des services !

Pour aller plus loin

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