Le paradoxe du choix

Le paradoxe du choix

1Dans son ouvrage The Paradox of Choice: Why More is Less, publié en 2004, le psychologue américain Barry Schwartz dresse un constat plutôt étonnant : l’abondance de choix ne nous rendrait pas plus heureux, bien au contraire.

2Dans nos sociétés de consommation, même choisir une simple bouteille (en verre, en plastique ou une brique ?) de lait (vache, soja, avoine ? écrémé ou entier ? bio ou conventionnel ? premier prix ou de marque ?) devient compliqué : comment être sûr de faire le meilleur choix, le plus sain, le plus avantageux, le plus respectueux de la planète, etc. Et ce n’est que du lait !

3Le raisonnement selon lequel, plus nous aurions de choix, plus nous nous sentirions libres et heureux, ne correspond pas à la réalité. Non seulement choisir parmi une pléthore d’options nous demande des efforts, notamment d’information et de comparaison mais, de plus, nous doutons par la suite d’avoir fait le meilleur choix, ce qui nous laisse insatisfait. Pire ! Face à tant de possibilités, notre cerveau se fige.

Learning to choose is hard. Learning to choose well is harder. And learning to choose well in a world of unlimited possibilities is harder still, perhaps too hard. 

Barry Schwartz 

4Une étude menée en 2001 par Sheena Iyengar et Mark Lepper, spécialistes des sciences comportementales, a montré qu’un large choix nous attire plus qu’un choix restreint. En revanche, face à tant d’options, nous ne parvenons pas à choisir et préférons finalement nous abstenir. 

5Toutefois, il existe une exception : dans le cas d’un choix entre deux options, en ajouter une troisième facilite la prise de décision (effet de leurre).

6L’abondance de choix s’étend aujourd’hui à nombre d’aspects de notre vie, même amoureuse. En effet, les applications de rencontre donnant accès à un nombre apparemment illimité de partenaires potentiels, comment savoir si nous faisons le “meilleur” choix ? Et s’il y avait quelqu’un de plus intéressant ? Idem pour un job, un restaurant, un séjour… toute proportion gardée.

7En conclusion, selon Barry Schwartz, l’abondance de choix comportent de nombreux effets négatifs : 

  • la paralysie : nous remettons éternellement notre décision à plus tard. 
  • l’insatisfaction : nous regrettons notre décision en imaginant que nous aurions pu trouver mieux (coût d’opportunité ou de renonciation). 
  • l’escalade des attentes : avec toutes ces options disponibles, nous nous attendons à ce que l’une d’entre elles soit parfaite. Si ce n’est pas le cas, nous sommes déçus. 
  • De plus, si ce que nous avons choisi ne nous satisfait pas, nous considérons que c’est de notre faute : nous avons été incapables de faire LE meilleur choix. 

La leçon à retenir 

Et si au lieu de passer notre temps à faire des choix qui vont nous décevoir, nous passions du temps à apprécier ce que nous avons déjà et à vivre, tout simplement ? 

Pour aller plus loin 


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