Le biais de confirmation

Le biais de confirmation

1Le biais de confirmation est notre tendance à privilégier les informations correspondant à ce que nous pensons déjà, et à refuser les informations qui nous obligeraient à changer d’avis ou de conviction. 

2Identifié dès l’Antiquité, ce phénomène a été décrit en 1960 par le psychologue anglais Peter Wason, avec l’expérience des triplets de nombres. Les participants devaient essayer de deviner la règle régissant la constitution d’une série de trois nombres donnée, puis de valider – ou non – cette règle en la testant avec d’autres séries de trois nombres. Résultat : les participants ne testaient que des exemples confirmant leur hypothèse, mettant de côté ceux qui auraient pu la remettre en cause. 

 « C’est une habitude de l’humanité […] d’utiliser la raison souveraine d’écarter de côté ce qu’ils ne peuvent se figurer. »

Thucydide (v. 460-v. 395 av. J.-C.)

3Puisqu’évaluer de nouvelles informations demande du temps et des efforts, notre cerveau “paresseux” prend des raccourcis et accepte plus facilement les informations comparables à ce qu’il “sait” déjà être vrai. Ces raccourcis nous permettent de réagir vite, ce qui en des temps difficiles s’apparente à de l’instinct de survie, cf. le mammouth qui vous poursuit.

4De plus, il nous est désagréable de nous déjuger et de remettre en cause nos croyances ou convictions. En bref, nous détestons avoir tort et, pire encore, le reconnaître. Même involontairement, nous recherchons des informations allant dans notre sens… 

5Le biais de confirmation peut conduire à de mauvaises décisions car nous nous fondons sur des informations, non parce qu’elles sont exactes mais parce qu’elles nous arrangent. 

6Comment contourner ce biais lorsqu’il s’agit de prendre une décision importante ? Demandez à d’autres personnes – neutres – de rassembler les informations, puis entamez entre “décideurs” une discussion destinée à mettre au jour d’éventuels biais, ce qui augmentera vos chances de les corriger.

7Bien sûr, notre usage d’Internet et des réseaux sociaux ne fait que renforcer le biais de confirmation. il en devient même difficile d’avoir accès à des informations hors de notre champ habituel, puisque les algorithmes de nos sites préférés ne nous livrent que ce qu’ils ont déjà identifié comme susceptible de nous faire plus “consommer”. 


La leçon à retenir 

Vous avez raison de vouloir avoir tort… 

Pour aller plus loin 


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