La loi de futilité de Parkinson

La loi de futilité

1La loi de futilité de Parkinson, également appelé « concept de l’abri à vélos », établit que le temps passé à discuter d’un sujet est inversement proportionnel à son importance. Autrement dit, nous consacrons plus de temps à parler de questions futiles qu’à traiter des vrais enjeux. Moins c’est important, plus nous y passons de temps. Désespérant !

2Cette loi empirique a été énoncée en 1957 par Cyril Northcote Parkinson(“découvreur” par ailleurs de la loi de Parkinson), à l’aide de la métaphore suivante : 

Un comité financier a trois points à son ordre du jour : 

  • un projet de centrale nucléaire (10 millions de livres)
  • un projet d’abri à vélo (350 livres) 
  • un projet de budget “café” (21 livres par an)

Contre toute logique, ce comité passera beaucoup de temps à parler du budget café, un peu moins à discuter de l’abri à vélo et surtout ne fera que survoler le projet de centrale nucléaire, complexe mais pourtant crucial. 

3Ce comportement – contre-productif – a pour cause principale notre appréhension à aborder des sujets complexes : connaissances insuffisantes, doutes, risques, prise de décisions, remise en question… Tout cela demande beaucoup d’efforts, même (et surtout) si l’enjeu est important. C’est tellement plus simple de parler de l’abri à vélos, sujet auquel tout le monde peut contribuer, en se faisant mousser… euh, en ayant l’air compétent et intelligent.

4La perte de temps et d’efficacité engendrée par ce biais n’est pas sans conséquence à l’échelle d’un groupe ou d’une entreprise. Non seulement des projets importants pourront être retardés de façon dommageable, mais  leur réalisation pourra être bâclée, puisque les équipes auront passé trop de temps sur des détails au détriment de points plus complexes, pourtant fondamentaux. 

5La loi de futilité s’applique également dans nos vies personnelles. Regardons nos “To do lists”… Nous avons tendance à commencer par des choses peut-être casse-pieds mais simples, plutôt qu’à attaquer directement des tâches plus complexes qui nous impressionnent. Qui ne connaît ce besoin soudain urgent de ranger le linge, pile au moment de remplir sa déclaration d’impôts ? 

6Bien sûr, l’enjeu est la perte de temps et de ressources que ces réactions engendrent. A l’échelle individuelle ou collective, en nous égarant sur des points mineurs, nous gâchons des chances de réaliser ce qui nous importe vraiment… 

7Comment y remédier ? Quelques pistes… 

  • Simplifier les ordres du jour : la réunion sera consacrée à un seul sujet. Impossible d’y échapper.
  • Réduire le nombre de participants à une réunion.
  • Désigner un « maître du temps” qui recadrera l’équipe si elle s’égare… 
  • Enfin, accorder un temps limité (un peu trop court ?) pour traiter d’un sujet, avec des rappels réguliers du temps qui passe. 

La leçon à en tirer 

Peut-être qu’il faudrait faire deux to-lists : “important” et “bof”… 

Pour aller plus loin 


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