1. L’antifragilité désigne la capacité d’un système à s’adapter et à se renforcer face aux crises. Si la robustesse caractérise la capacité à demeurer identique face à un choc, l’antifragilité implique qu’une amélioration sera produite par ce choc.
2. Le concept d’antifragilité a été décrit et théorisé par l’économiste Nassim Nicholas Taleb dans son livre “Antifragile, les bienfaits du désordre”. Taleb est surtout connu pour son best seller Black Swan (Le cygne noir), décrivant ces phénomènes improbables et imprévisibles qui finissent par arriver et produire des effets dévastateurs.
3. Pour Taleb, le terme “antifragile” manquait à notre vocabulaire. Selon lui, si nous connaissons la fragilité et son contraire, la robustesse, aucun terme ne décrivait cette situation d’amélioration d’un état suite à un choc ou une crise.
4. Pour être concret, prenons l’exemple des verres :
- Un verre en cristal : fragile et sophistiqué, il ne résistera pas au choc et se brisera s’il tombe. C’est la fragilité par excellence.
- Un verre en plastique : solide et rudimentaire, il résistera à tous les chocs mais ne sera pas transformé par le choc. C’est la robustesse par excellence.
Pour Taleb, un verre antifragile serait un verre devenu mieux adapté à son environnement, après avoir subi un choc.
5. Quelques exemples d’antifragilité :
- Les systèmes biologiques qui développent leurs propres anticorps lorsqu’ils sont exposés à des pathogènes ;
- Les entreprises qui croissent en expérimentant et en apprenant de leurs erreurs ;
- Les artistes, habitués aux aléas, qui résistent mieux aux chocs qu’un “cadre supérieur en costume avec un crédit immobilier” (dixit Taleb).
6. L’antifragilité reposerait donc sur un paradoxe : plus nous recherchons la sécurité, plus nous devenons fragiles. L’antifragilité se nourrit donc de ce que nous appréhendons le plus : l’inconnu, le hasard et les erreurs. Affronter l’incertain réduit notre fragilité.
7. Pour ses détracteurs, ce concept succombe aux travers du biais du survivant selon lequel on ne retient que les succès au détriment des échecs, pourtant plus nombreux. Il a surtout pour ambition de différencier ce qui est vivant, obéissant aux lois de l’antifragilité, de ce qui est inerte (un objet), ne répondant qu’aux lois de la robustesse et de la fragilité.
La leçon à tirer
“I’d rather be dumb and antifragile than extremely smart and fragile, any time.” Nassim Nicholas Taleb
Finalement, les idiots ont de l’avenir… Ouf, sauvée !
Pour aller plus loin
Un peu de K-Pop pour se faire plaisir : Antifragile – LE SSERAFIM (르세라핌)
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