L’économie de la longévité

L’économie de la longévité

1L’économie de la longévité correspond à la mobilisation de ressources (capital-risque, startups…) dans le but de lutter contre les mécanismes du vieillissement. Le point de départ a été une prise de conscience récente : les budgets consacrés à la longévité sont beaucoup trop faibles. Ainsi, à peine un milliard de dollars ont été investis dans l’économie de la longévité aux Etats-Unis en 2021, alors qu’environ 3,2 milliards d’êtres humains auront plus de 50 ans en 2050.

L’économie de la longévité comprend notamment deux dimensions intéressantes :

  • L’allongement de l’espérance de vie en bonne santé
  • L’atteinte de la vie éternelle et l’éradication de la mort (eh oui…)

2Commençons par l’allongement de la durée de la vie. Après avoir augmenté de trente ans depuis 1900, non seulement l’espérance de vie plafonne désormais à 69,1 ans pour les hommes et 73,8 ans pour les femmes (source : Nations Unies) mais elle régresse même depuis le début de la pandémie. Vingt-cinq ans après sa mort en 1997, Jeanne Calment, décédée à l’âge de 122 ans, détient toujours le record mondial de durée de vie d’un être humain (pour les dates de naissance connues).

3Quatre recettes prioritaires, simples, non médicales et validées par la science, sont à notre portée pour allonger notre espérance de vie.

  • la réduction calorique
  • l’exposition (raisonnable) au froid
  • la pratique d’un minimum d’exercice (dès 45 minutes hebdomadaires)
  • l’absence de consommation de tabac

Cela paraît évident. Pourtant, selon une étude de la prestigieuse Mayo Clinic américaine, seuls 2,7% de la population mondiale rempliraient ces critères.  

4Passons maintenant aux choses sérieuses : la vie éternelle. Les adeptes de cette version radicale de la longévité partagent une conviction : le vieillissement ne serait pas une fatalité mais une maladie. Et une maladie, ça se soigne ! Aucune loi biologique n’indique que la mort est inévitable : ce ne serait donc qu’une question de temps pour que les progrès de la biologie nous permettent d’atteindre la vie éternelle. A noter qu’aujourd’hui ni l’OMS ni aucune nation ne reconnaît le vieillissement comme une maladie…

5La panacée de la re-programmation cellulaire ? Le vieillissement est causé par les cellules qui au fil du temps perdent leur identité originelle. Il “suffirait” que l’on arrive à les reprogrammer pour arrêter le processus de vieillissement. Dans ce domaine, les travaux de Shinya Yamanaka, prix Nobel de médecine 2012, suscitent de véritables espoirs : pour faire (très) bref, il est possible de faire revenir des cellules à leur état embryonnaire en activant quatre gènes (facteurs Yamanaka). Ces travaux servent de base à de nombreuses recherches sur la régénération cellulaire. 

6Les milliardaires de la tech à la rescousse. Blasé du voyage spatial, Jeff Bezos se tourne maintenant vers l’immortalité. Le fondateur d’Amazon vient d’investir dans Altos Labs, l’une des startups les plus prometteuses de la programmation cellulaire, qui compte justement Shinya Yamanaka comme conseiller non rémunéré. Google n’est pas en reste : Sergey Brin – son fondateur qui a déclaré ne pas avoir l’intention de mourir – soutient Calico (pour California Life Company) depuis 2013. Devenue filiale d’Alphabet en 2015, Calico s’est donnée pour mission de “solutionner la mort” (solving death). Bonne idée !

7On peut croire ou non à la possibilité de vaincre la mort, souhaiter ou non la vie éternelle… En revanche, avec les progrès de la biologie, une nouvelle frontière de longévité est envisageable : celle d’êtres humains qui connaîtront leurs arrière-arrière- petits-enfants, et qui cesseront de considérer que le futur n’est pas leur problème !


La leçon à retenir

Tenons bon, ce serait dommage de louper la vie éternelle…

Pour aller plus loin


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