1. L’effet Bandwagon est un biais cognitif nous conduisant à adopter des comportements ou des croyances pour la simple raison que d’autres personnes les ont déjà adoptées. On peut désigner ce phénomène par une multitude d’autres termes : l’effet de mode, l’effet d’entraînement, l’effet boule de neige, l’effet de contagion, l’effet de vague, l’effet de groupe, etc. Bref, tout ce qu’adorent les moutons de Panurge.
2. Ce biais constitue un raccourci mental bien pratique lorsque nous manquons de temps ou d’informations pour faire un choix. Que ce soit consciemment ou non, nous choisissons de nous en remettre au jugement des autres, en supposant qu’ils sont mieux informés (ou plus intelligents) que nous. Rapide mais risqué.
C’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison.
Coluche
3. Nous sommes également tentés de faire preuve de conformisme, voire de mimétisme, dans le but de nous intégrer à un groupe social et d’en obtenir l’approbation. Parfois au prix de notre esprit critique et de notre rationalité. Cette tendance a été démontrée par le psychologue Solomon Asch dans une étude publiée en 1951 : les participants se ralliaient à l’avis donné par les personnes les précédant, en contradiction flagrante avec ce qu’ils pouvaient réellement percevoir.
4. Enfin, dernière motivation : le désir, même inconscient, d’être dans le camp des vainqueurs car s’opposer à l’opinion dominante peut être perçu comme négatif, désavantageux, voire dangereux.
5. Cet effet peut avoir des conséquences parfois dramatiques :
- les effets de foule (lynchages, bousculades, etc.)
- les bulles (on investit dans des actions ou des maisons de campagne parce que “tout le monde le fait”)
- des décisions inadaptées à notre situation individuelle
- la négation de nos propres idées ou désirs
6. Ce biais joue aussi dans le domaine politique. En effet, des études ont démontré que les sondages (mesures de popularité) ont une forte influence sur le choix des électeurs, ceux-ci souhaitant apporter leur vote à un candidat susceptible de gagner, donc déjà choisi par un grand nombre de personnes. Lorsqu’aucun sondage n’est disponible, les électeurs prennent leur décision en fonction des informations dont ils disposent sur le candidat et son programme, et non de l’opinion d’autres personnes. Bien sûr, cela concerne surtout les “indécis”… ceux-là même qui font basculer une élection !
7. Comment résister ? En prenant son temps avant de décider, en “s’éloignant” de la foule pour éviter la pression, en s’efforçant de considérer d’autres options que celles choisies par la majorité.
La leçon à retenir
On peut aussi utiliser cet effet de façon positive…
Pour aller plus loin
- Le livre : Influence: The Psychology of Persuasion- : Cialdini PhD, Robert B
- L’article scientifique : The Bandwagons of Medicine
- L’article sur l’expérience de Solomon Ash : Effects of group pressure upon the modification and distortion of judgments.
- La vidéo sur l’expérience de Solomon Asch : Psychologie sociale: l’experience de Solomon Asch sur le conformisme
- Notre article pour les rebelles: Le JOMO (Joy of Missing Out) – 7about.fr
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