1Le brainwriting consiste à générer des idées, de manière collective et simultanée,sous forme écrite, ce qui le différencie du fameux brainstorming, réalisé sous forme orale.
2L’efficacité du brainstorming (terme inventé en 1942 par Alex Osborn, publicitaire de l’agence BBDO) est souvent remise en question. Principal défaut : l’exercice favoriserait les participants “dominants” qui accapareraient la parole et réduiraient le reste du groupe au silence. La majorité des participants n’apporte donc aucune contribution et en sort frustrée.
3Les recherches menées par Leigh Thompson, professeur à la Kellogg School of Management, permettent d’avoir une idée précise de l’ampleur de ce phénomène. Cette étude révèle que, sur des groupes de brainstorming composés en moyenne de six personnes, 60 % du temps de parole seraient monopolisés par seulement deux participants. Et, plus le groupe est large, plus ce problème est marqué.
4Toujours selon Leigh Thompson, il est impossible de raisonner les personnes dominantes puisqu’elles ne se rendent même pas compte qu’elles monopolisent la parole…
5Inutile d’insister : mieux vaut changer de méthode. Le brainwriting consiste donc à demander aux participants d’écrire en silence chacune de leurs idées sur une carte ou un post-it. Trois éléments fondamentaux vont faire toute la différence avec le brainstorming :
- Il est impossible d’identifier la personne à l’origine de l’idée. La règle est simple : chacun doit écrire en capitales sans indiquer son nom.
- Personne ne peut interrompre un participant : chacun peut donc aller au bout de son idée.
- Toutes les idées sont ensuite affichées pour être partagées, débattues, sélectionnées : elles appartiennent désormais au groupe et non plus à des individus.
6Grâce à ces quelques règles simples, le brainwriting se montre bien plus efficace que le brainstorming puisque les “bavards dominants” sont neutralisés et les “silencieux”, énergisés.
7Bien que simple et évident, le brainwriting est encore peu utilisé car il va à l’encontre de comportements solidement ancrés dans les cultures d’entreprise : “plus je parle en réunion, plus j’existe professionnellement vis-à-vis de ce groupe”. Pourtant, l’innovation se nourrit de la diversité des pensées…
La leçon à tirer
Pourquoi se priver des bonnes idées des timides, taiseux et autres introvertis ? Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas fort, qu’on ne pense pas…
Pour aller plus loin
Pour les fans de Madmen : The real Don Drapper invented Brainstorming but he did wrong (Inc.)
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