1La permacrise désigne le sentiment de crise permanente, ressenti par un nombre croissant d’individus. Terrorisme, pandémie, guerre en Ukraine, changement climatique, crise énergitique… Ces crises ne se succèdent pas, elles s’accumulent !
2Le néologisme permacrise a été popularisé par le journaliste britannique Josh Glancy dans un article du Sunday Times, publié en 2022. Pas étonnant qu’un Britannique ait été le premier à théoriser ce concept, le Royaume-Uni étant devenu le pays précurseur de la permacrise avec le Brexit en 2016 !
3L’armée américaine a identifié quatre facteurs expliquant ce sentiment, regroupés sous l’acronyme VICA (ou VUCA en anglais) :
- Volatilité : les changements s’accélèrent, dans des directions différentes.
- Incertitude : nos repères pour prévoir le futur s’amenuisent.
- Complexité : les causes de ces crises nous apparaissent multiples et interdépendantes.
- Ambiguïté : le sens de ce qui nous arrive est de moins en moins clair.
4Le sentiment de permacrise touche plus particulièrement l’Europe. Commencée avec le Brexit, la permacrise européenne n’a cessé de s’accentuer :
- La pandémie de Covid-19 a déjà fait plus de 2 millions de morts en Europe (source OMS).
- La guerre en Ukraine déstabilise et fragilise tout le continent.
- Cette même guerre entraîne une crise d’approvisionnement énergétique, d’autant plus forte que l’Europe fait partie des rares régions du monde à ne disposer que de très peu d’énergie primaire.
5Ce sentiment est un fléau pour les jeunes générations. Selon un sondage mondial réalisé par l’Université de Bath, 77 % des 16-25 ans interrogés considèrent que “le futur est effrayant”. Conséquence : un tiers d’entre eux souffrent de problèmes de sommeil, un quart, de difficultés de concentration.
6Vite, du positif ! Tout d’abord, rappelons que la permacrise décrit un sentiment, pas forcément une réalité. Quelques solutions simples peuvent aider à lutter contre l’anxiété, particulièrement chez les plus jeunes :
- Passer à l’action : plutôt que de vouloir rester calme face à un sentiment de chaos, mieux vaut encourager l’action, qui permet de reprendre le contrôle et de réduire l’angoisse.
- Limiter les risques digitaux : l’excès de temps passé devant les écrans est particulièrement nocif. Moins d’écrans, c’est également moins d’avis d’experts qui se contredisent les uns les autres et moins d’informations plus ou moins vérifiées qui renforcent nos préjugés.
- Sortir le plus possible : être au contact de la nature, c’est la meilleure façon de prendre du recul, de calmer ses angoisses…
7La permacrise nous donne le sentiment que “tout s’effondre”, ce qui a pour conséquence directe de modifier l’ordre de nos priorités. Dans le monde de l’entreprise, cela se traduit par ces phénomènes de “grande démission”, “démotivation silencieuse”, “détravail”… car il est difficile de trouver du sens et de la motivation dans un monde aussi anxiogène.
La leçon à tirer
Tentant de faire l’autruche, non ? Juste pour les vacances…
Pour aller plus loin
- L’article originel de Josh Glancy, Sunday Times
- The European region is in a permacrisis, OMS (NB : disposer d’un bon moral avant de lire cet article)
- Voir ou revoir La Crise de Coline Serreau et l’inoubliable Maria Pacôme
- How to talk to your children about the Permacrisis, The Guardian
- Pour se remonter le moral : We live in the best era of humanity, Steve Pinker
- Crisis, what crisis ? L’album culte de Supertramp
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