Le biais de pessimisme

Le biais de pessimisme

1A l’inverse du biais d’optimisme – plus largement connu – le biais de pessimisme est notre tendance à surestimer la probabilité que des événements négatifs surviennent. En bref, on pense que “de toute façon, ça va mal se passer”. 

Dans une étude menée auprès de 1 540 personnes, les chercheurs Selima Ben Mansour, Elyès Jouini et Clotilde Napp ont demandé à chaque participant d’imaginer, s’il lançait dix fois une pièce, combien de fois elle retomberait sur “face”, le côté désigné comme gagnant ? La moyenne des réponses obtenues a été de 3,9 fois sur 10, au lieu de 5 fois, comme on aurait pu s’y attendre. 

2Ce biais peut avoir des conséquences concrètes : il peut inciter à renoncer par peur d’échouer. Cette façon de penser peut aussi s’étendre à nos proches, par exemple “mon enfant ne réussira jamais ce concours.” En effet, il est mal parti… 

3Nous allons ainsi éviter des situations dans lesquelles nous sommes persuadés d’échouer, mais aussi estimer que nous sommes ou réussissons moins bien que dans la réalité.

4Certains groupes – les femmes et les personnes âgées – sont particulièrement touchés par ce biais. Qui ne connaît pas de femmes qui s’auto-censurent, en pensant – à tort – que de toute façon, elles n’ont ni les compétences ni les qualités requises pour postuler à un poste ou à une promotion ?

5Le pessimisme peut également être associé à la dépression. Père de la thérapie cognitive, le psychiatre américain Aaron Beck a décrit trois types de pensées négatives (la triade cognitive négative) sur l’évaluation de soi-même, le monde et l’avenir, alimentant la dépression. Ces pensées automatiques sont à rapprocher du biais de pessimisme. Reste à savoir qui de l’œuf ou de la poule est apparu le premier… Le pessimisme engendrerait-il la dépression ou serait-ce l’inverse ? 

6Différentes études montrent que nous sommes optimistes quant à notre vie individuelle mais pessimistes quant au devenir de notre pays ou du monde. De même, nous sommes pessimistes quant au présent et au futur, tout en ne prenant pas en compte les améliorations qui ont été réalisées par rapport à un passé idéalisé. 

7Faisons preuve d’un peu d’optimisme : le pessimisme peut être positif, par exemple lorsqu’il s’agit de se préparer à faire face à une menace ou à une déception possible, et de la prévenir… 


La leçon à retenir

Demandez aux fantômes du Titanic ce qu’ils en pensent…  

Pour aller plus loin 


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