Le pessimisme défensif ou le pouvoir positif de la pensée négative

Le pouvoir positif de la pensée négative

1 Le pessimisme défensif est une stratégie naturellement mise en place par certaines personnes, pour affronter leur anxiété face à une situation inconnue. Il s’agit d’imaginer en détail tout ce qui pourrait mal se passer afin de mieux se préparer.

2 Théorisée par Julie Norem, professeure en sciences comportementales, cette stratégie a l’intérêt de transformer l’anxiété (ça va mal se passer) en motivation (je dois éviter la catastrophe), puis en action (je prépare les solutions) et enfin en réassurance (je contrôle). 

“Hope for the best but prepare for the worst.”

3 En imaginant le pire, nous n’augmentons pas la probabilité que la catastrophe survienne. En revanche, en étant mieux préparés, nous augmentons les chances de nous en sortir si elle devait arriver. Comme disait Andy Grove, le fondateur d’Intel : « seuls les paranos survivent« .

4 Le pessimisme défensif, c’est donc l’anti-politique de l’autruche. On ne cherche pas à ignorer ou sous-estimer la difficulté de la situation. Au contraire, la confiance provient d’une appréciation réaliste de la situation et d’un plan détaillé pour y faire face.

5 Cette façon de penser va à l’encontre du mouvement de la pensée positive, largement répandu depuis la parution en 1952 de l’ouvrage « La puissance de la pensée positive » de Norman Vincent Peale. Véritable phénomène de librairie, le livre s’est vendu à 5 millions d’exemplaires, demeurant dans la liste des best-sellers du New York Times pendant 186 semaines d’affilée. Le livre de Julie Norem qui défend le pouvoir positif de la pensée négative, s’est lui beaucoup moins vendu. Bref, dans nos sociétés, l’optimisme est de rigueur…

6 Dans ce climat, il est difficile d’accepter que la pensée négative pourrait au final être positive. Pourtant les recherches en sciences neuronales montrent que c’est l’inconnu qui nous angoisse, davantage que le négatif. Nous avons donc tout intérêt à imaginer l’inconnu, même dans ses aspects les plus négatifs, afin de diminuer notre angoisse et créer une dynamique.

7 De nombreuses études montrent que les pessimistes réussissent tout aussi bien, voire mieux, que les optimistes. S’agit-il d’ailleurs de pessimisme ou de réalisme ? Avouons-le : nous apprécions qu’un pilote d’avion dispose de procédures pour toutes les avaries possibles et imaginables, même les plus improbables, même les plus rares, et ne monte pas dans le cockpit en se répétant “Tout va bien se passer. T’inquiète !”. De même, accepterions-nous d’être opéré par un chirurgien sans matériel de réanimation ? Pourtant, tout le monde espère que votre opération se déroulera sans problème…

La leçon à retenir 

Le pessimisme défensif permet d’avancer au-delà de la peur. Positif, non ? 

Pour aller plus loin 


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