1. Le nombre de Dunbar est le nombre maximum de personnes avec lesquelles nous pouvons entretenir des relations humaines stables à un moment donné, en raison de nos capacités cognitives limitées.
2. Cette notion est issue d’une étude publiée en 1992 par Robin Dunbar, anthropologue et primatologue, professeur à Oxford, selon laquelle il existerait chez les primates (dont nous sommes, et certains plus que d’autres d’ailleurs…) une corrélation entre la taille du cerveau (néocortex) et la taille moyenne de leurs groupes sociaux. Par extrapolation, il a établi que ce nombre se trouve dans une fourchette s’étendant de 100 à 200, soit 150 “amis” en moyenne chez les êtres humains.
3. Dunbar ainsi que d’autres chercheurs ont constaté que cette limite existait dans de nombreuses organisations humaines : villages traditionnels, usines, armées, bureaux… puisqu’au-delà de 150 personnes, il devient difficile de maintenir un bon niveau de cohésion et de communication.
4. Depuis, le nombre de Dunbar a été appliqué par certains organismes ou entreprises :
- En 2007, le service des impôts suédois (Swedish Tax Authority) a réorganisé ses bureaux en unités n’excédant pas 150 personnes.
- La société W. L. Gore and Associates (Gore-Tex) a limité l’occupation d’un bâtiment à 150 personnes. Au-delà, un nouveau bâtiment est construit.
5. La théorie de Robin Dunbar s’applique à d’autres types de relations (chiffres approximatifs bien sûr) :
- Nous savons reconnaître et nommer jusqu’à 1 500 personnes.
- Nous pouvons entretenir jusqu’à 500 “relations” un peu lointaines.
- Nous sommes capables de maintenir 150 relations stables.
- Nous avons 50 amis que nous inviterions à dîner.
- Notre entourage comprend 15 amis auxquels nous faisons confiance.
- Nos proches sont au nombre de 5.
6. Toutefois, cette théorie a été remise en question par les chercheurs suédois Patrik Lindenfors, Andreas Wartel et Johan Lind qui, en utilisant une autre méthode, ont obtenu une fourchette comprise entre 2 et 520 personnes. Le grand écart…
« It is not possible to make an estimate for humans with any precision using available methods and data. »
Andreas Wartel, co-auteur de l’étude ‘Dunbar’s number’ deconstructed’ (2021)
7. Selon ces chercheurs, la taille de notre cerveau n’est pas le seul élément à prendre en compte. Notre héritage culturel affecte l’ensemble de nos activités, y compris nos relations sociales, et nous pouvons entraîner notre cerveau à développer davantage de relations sociales.
La leçon à retenir
Avec une fourchette entre 2 et 520 personnes, on ne se mouille pas trop… Même les introvertis et les timides pathologiques devraient y trouver leur compte.
Pour aller plus loin
- L’article d’origine Neocortex size as a constraint on group size in primates – ScienceDirect de Robin Dunbar
- Le résumé de l’article scientifique ‘Dunbar’s number’ deconstructed | Biology Letters
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