L’indice interculturel d’Hofstede

L’indice interculturel d’Hofstede

1L’indice multiculturel d’Hofstede mesure les différences culturelles entre des personnes issues de sociétés ou de pays différents, nous permettant de mieux comprendre leurs façons de communiquer et de se comporter. 

2Ce modèle a été conçu par Geert Hofstede (1928-2020), psychologue et chercheur néerlandais spécialisé dans les interactions sociales. Dès les années 1960, il mène des études auprès de plus de 100 000 personnes réparties dans une cinquantaine de pays et identifie ainsi les principales dimensions à l’origine des différences culturelles.

3Dans son modèle d’origine, Hofstede distingue quatre dimensions principales : 

  • L’individualisme et le collectivisme : ce critère mesure les liens entre l’individu et les membres du groupe. Plus ces liens sont forts, plus la culture étudiée tend vers le collectivisme.
  • Le contrôle de l’incertitude (Uncertainty avoidance) : ce critère mesure la tolérance des membres d’une société par rapport à l’incertitude. Moins une société accepte l’incertitude, plus elle se méfiera du changement et mettra en œuvre des stratégies pour éviter l’imprévu.
  • Le rapport au pouvoir (Power distance) : ce critère mesure le degré d’inégalité que les membres d’une société attendent et acceptent. Dans une société à longue distance, peu de personnes décident pour beaucoup. Inversement, plus une société réduit sa distance au pouvoir, plus les décisions seront collégiales.
  • Masculinité – féminité : ce critère mesure la division des rôles des sexes dans une société. Dans les sociétés où l’indice de masculinité est élevé, il existe une claire distinction entre les rôles exclusivement féminins et les rôles exclusivement masculins. Lorsque l’indice de masculinité est faible, la solidarité, les êtres humains et l’environnement sont considérés comme plus importants que la réussite et les biens matériels. 

4Ce modèle s’est enrichi à partir des années 1990, avec deux nouvelles dimensions :

  • L’orientation long terme ou court terme : ce critère mesure le rapport au passé et au futur. Les sociétés privilégiant le long terme encouragent l’adaptation et la préparation au futur. Les sociétés ayant une vision à court terme, préfèrent maintenir des traditions et des normes bien établies, tout en considérant le changement comme négatif. 
  • Plaisir – modération : ce critère mesure la capacité d’une société à satisfaire les besoins immédiats et les désirs personnels de ses membres. Les sociétés donnant de la valeur à la modération imposent des règles et normes strictes.

5A partir de ce modèle interculturel, Hofstede a conçu un indice permettant de mesurer sur une échelle de 0 à 100 chaque pays sur chacun de ces critères et donc de comparer les différences culturelles entre pays.

6Prenons l’exemple de la France et de l’Allemagne. Selon l’indice d’Hofstede, la France aurait une distance au pouvoir bien plus forte, tolérant plus facilement les prises de décision par une seule personne. L’Allemagne serait beaucoup plus “masculine” que la France, bien plus orientée long terme et moins résistante à l’incertitude et aux changements.

Autre exemple : les Etats-Unis obtiennent un score de 91 sur l’échelle de l’individualisme contre seulement 46 pour le Japon et 18 pour la Corée du Sud.

7Le modèle d’Hofstede n’est pas exempt de toute critique. Considéré comme trop statique, il lui est reproché de ne pas tenir compte des évolutions culturelles, parfois rapides, des différentes sociétés. Toutefois, dans un monde du travail de plus en plus diversifié, l’indice Hofstede demeure une clef de lecture pour mieux décrypter les collaborations internationales.


La leçon à tirer

On devrait apprendre ça dès l’école élémentaire, ça nous éviterait des malentendus parfois fort désagréables. 

Pour aller plus loin


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