1L’âgisme (ageism en anglais) désigne toutes les formes de discrimination contre une personne en raison de son âge.
2A l’heure de l’éloge de la diversité, l’âgisme demeure la dernière discrimination toujours acceptée dans le monde du travail. Et le phénomène est d’ampleur : selon l’OMS, chaque seconde dans le monde, une personne est victime de comportements « âgistes ». La discrimination la plus forte concerne bien sûr l’emploi : les plus de 50 ans ont moins de chances d’être embauchés et plus de risques d’être licenciés que les autres catégories d’âge.
3Comme toute forme de discrimination, les clichés vont jouer un rôle déterminant pour stigmatiser une catégorie donnée de la population. Florilège des préjugés les plus répandus concernant les 50 ans et plus :
- “incapables d’innover”,
- “dépassés par la technologie”,
- “dotés d’une mémoire défaillante”,
- “plus souvent malades”,
- “plus lents”.
4Encore sous le radar. Il est aujourd’hui prohibé de discriminer une personne en fonction de son sexe ou de son origine, mais pas en fonction de son âge. Les formes les plus communes de l’âgisme ne sont pas encore prises en compte par les tribunaux, voire sont toujours considérées comme acceptables. S’il est évidemment déplacé de demander à une jeune professionnelle si elle compte avoir des enfants, il est encore possible de demander sans sourciller à une personne de plus de 55 ans si elle compte prendre sa retraite, alors qu’elle a encore une dizaine d’années de vie professionnelle devant elle.
5Un phénomène à contre-courant de la démographie. Pourtant, les employeurs vont devoir s’adapter, et vite… car la population active des pays développés ne va pas rajeunir dans les années à venir, bien au contraire. L’âge médian de la population active mondiale devrait atteindre 39,6 ans en 2025 (source Statista). Cette tendance est encore plus marquée dans les pays développés. Un exemple : d’ici 2050, les plus de 50 ans représenteront plus d’un tiers de la population active britannique.
6Un impact sur la santé. Non seulement les comportements âgistes excluent, mais plus grave encore, ils réduiraient l’espérance de vie des personnes qui en sont victimes. Selon une étude menée par l’Université de Yale, les personnes ayant une image négative de leur vieillissement déclinent plus rapidement, mentalement et physiquement, perdant jusqu’à 7 ans d’espérance de vie. En 2021, 170 chercheurs ont signé une lettre ouverte pour dénoncer les effets nocifs des clichés et des généralisations sur l’âge.
7Notre avenir à tous. Dernière barrière d’inclusion dans le monde du travail, l’âgisme est d’autant plus “étrange” qu’aucun chiffre ne vient légitimer ces préjugés. La preuve ? Certaines des économies les plus développées au monde – l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Suède ou encore la Norvège – sont également celles où les personnes travaillent le plus longtemps (66 à 68 ans) et où la proportion de “seniors” dans la population active est la plus élevée.
La leçon à retenir
Pratiquer l’âgisme revient à se tirer une balle dans le pied, à court, moyen ou long terme, car il s’applique à chacun d’entre nous, dans notre version future. Et si, au contraire, l’expérience nous rendait meilleurs ?
Pour aller plus loin
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