Le paradoxe de Moravec

1Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est beaucoup plus facile d’apprendre à un ordinateur à réaliser des tâches intellectuelles qui nous semblent difficiles, que de doter un robot des compétences sensorielles et moteur qui nous semblent si simples, telles que marcher, manipuler un objet, décrypter son environnement…

2 Ce paradoxe pourrait s’expliquer par le principe d’évolution. Tout ce que nous faisons “instinctivement” est le fruit d’une sélection naturelle étalée sur des millions d’années… Plus une compétence est ancienne (mobilité, perception…), plus longtemps elle aura été améliorée, plus elle sera devenue simple à nos yeux malgré sa complexité réelle. A l’inverse, la pensée abstraite s’étant développée plus récemment, elle nous semble à tort plus difficile.  

3 Conséquence ? Aujourd’hui, les cols blancs ont plus de soucis à se faire que les cols bleus (enfin ceux qui restent…) car si, jusqu’à présent, l’automatisation a largement concerné les tâches manuelles répétitives, elle touche désormais les tâches intellectuelles. En revanche, certaines compétences physiques étant très difficiles à reproduire, les jobs correspondants restent protégés.

4Ce qui nous amène au paradoxe même de l’Intelligence Artificielle. Le fait que certaines tâches soient réalisées par des ordinateurs ou des robots, ne rend pas le travail moins mais plus humain. Car, ainsi libérés, nous pouvons nous concentrer sur des tâches plus intéressantes ou davantage tournées vers les autres. 

5Ainsi, la créativité pourrait rester l’une de nos dernières compétences exclusives, pas seulement une créativité artistique mais aussi et surtout notre capacité à inventer, à trouver de nouvelles solutions, bref à évoluer…

6 Les compétences interpersonnelles formeront probablement les lignes de force de notre future vie professionnelle, avec les services à la personne, les relations clients, les métiers du “care”… Les robots font – pour l’instant ? – beaucoup moins bien que nous dans ce domaine. 

7 Toutefois, le paradoxe de Moravec est aujourd’hui remis en cause par les recherches les plus récentes car les “machines” commencent à savoir répliquer certaines de nos compétences sensorielles. 

La leçon à retenir 

Nos coiffeurs ont de beaux jours devant eux : qui est candidat pour se faire coiffer par un robot ? 

Pour aller plus loin


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